POUVOIRS I
1. Le cerveau se nourrit de nouveaux trajets neuronaux (idées, images, sons, etc.), il peut suivre cinquante films en même temps sur cinquante fenêtre ou écrans différents. Le front du sujet est un écran Google sur lequel on peut taper des questions.
2. Quand un télépathe rêve, ses rêves se diffusent se dispersent se répandent au hasard.
3. Sa peau lumineuse est mappemondisée.
4. Ses yeux sont des fibres optiques amovibles qui enregistrent sans discontinuer et renvoient les images même en étant séparés du corps.
5. Elle dort à l'intérieur de ses rêves (c'est le seul endroit où elle peut se reposer).
6. Elle ne s'inscrit plus sur les bandes magnétiques ou sur les appareils de surveillance vidéo. Tout ce qu'elle écrit et dessine devient réél. Elle peut ouvrir des brèches, blesser, emmurer, immobiliser, etc., les personnes situées dans la scène.
7. Son estomac est infini, elle peut avaler tout le liquide de l'océan.
8. Ses glandes sécrètent du viagra pour morts-vivants.
9. Elle créait des doubles d'elle-même et projetait ses amis dans des réalités alternatives.
Elle fut assujettie à la machine et devint une esclave docile.
10. Une prêtresse annonce un nouvel âge d'or au prix de dix milliards de vies.
11. Une seule de ses phrases est chargée de centaines d'informations, de concepts, et de sentiments.
12. Une mutante SDF ayant agressé la lune, le Roi d'Ombre modifie son corps et son esprit, la rendant obèse et dépressive, même après qu'elle soit libérée.
13. Il se fabrique un corps recouvert d'adamantium dont les bras peuvent changer de forme.
Il est alors presque tué par Kevin Ford qui décompose toutes les parties encore organiques de son corps, et les disperse à travers l'espace et le temps.
14. Des tatouages vivants, dotés d'une vie propre, décident de quitter leurs hôtes, et de générer eux-mêmes la suite de la fresque, sur les peaux et les parois à travers le monde.
15. Le gouvernement fait tatouer un D sur le visage de tous les déviants.
"Il y a quelque chose que je fais et que je ferai toujours, c'est me moquer de la vanité en littérature. Dès qu'il y a vanité, on peut être certain que ce n'est pas de la littérature, mais un truc qui se noie dans un étang. Et rien d'autre".
Dit Albert se rajuste.
Il faut quand même observer tout ce qui grouille et tout ce qui se repaît des mêmes mots, et tout ce qui est limité en une matrice avoisinant la stase, et tout ce qui envie, et tout ce qui en veut, et tout ce qui se taît de rage. (Albert se rajuste). Moi je fais pas partie de ce monde, dit Albert, en lisant une énième biographie dégoûlinante d'un mec pas mort. Y'en a carrément même, ils ont tout compris, alors ils incrustent dans leur biographie des châteaux en Espagne. Ça fait mouiller les 'tasses, mais lui Albert il bande pas. Il sait ce qu'il veut. Pas ça. C'est vraiment merdique comme les humains s'aiment pas. Mais c'est vrai que c'est pas vendeur d'être juste soi.
Ouais mais alors ? dit Albert.
Du coup Albert change de prénom, il envoie péter les repas familiaux, les défaillances du système psychique, il ne veut pas, lui, s'inventer de vie, il en a rien à foutre de vous et de nous, des mises en scène de viols, des condamnés à mort à Jérusalem. Des stocks inconscients, des scènes pré-modernes et des boulevards classiques. Des saynètes stéréotypées. Des avenirs qui se tordent le cou et des efficacités médiatiques. Des points de vue défendus et des chocs difficiles. Des achats rituels et des frissons triomphants. Des cascades antémodernes et des Premières Guerres mondiales. Des économies spectaculaires et des poings roulants. Des dépassements déceptifs et. Albert aime l'inassimilable et le brusque disjoint. Parfois aussi il s'aime bien, alors il va continuer à cultiver son jardin. Il sait bien ce qui gagne toujours : la liberté. Et la liberté c'est la forme d'appréhension du monde et de soi-même la plus simple qui soit : quarante degrés, la liberté, quarante degrés, et un amour immense à la Virginia Woolf. Après ça se multiplie et ça fait des petits. Des petits qui mentent pas. Qui puent pas le David Guetta. D'façon Albert lui, c'est plutôt l'esprit PMU. Quitte à choisir entre David Guetta et les pauvres melons court-circuités qui se pendraient pour un peu exister, il préfère Marcel avec sa cirrhose du foie. Marcel il est sympa. Il a ses séquelles mais il respire Marcel. Il cultive ses
Goya. Il gymnase sous le bar.
Albert il vieillit, et il a fait son choix.
Ton visage est un peu salaud. Avec ses règles dans le front et son hémorragie dans l'oeil.
version 1.2 :Evo 2.0
Merde j'avais pas l'intention d'aller le revoir j'en chiais des lapins. Je tournais pas mal de temps devant Leclerc et j'me prenais pour un radis. J'aurais bien aimé rencontrer ma mère ou un truc, une cuisinière ou Bernard Tapis à ce moment pli, d'abord la première était morte assommée par le marteau du con, le deuxième avait explosé dans l'incendie, et le dernier j'entrais dans Leclerc j'achetais du jus juvitaminé. Il habitait au cinquième étage c'était toute une écorce pour se procurer du calmant au bout du deuxième je sonnais une piqûre. J'm'y résolvais pas et je grattais le ciment. Ce qui m'énervait c'était le souvenir de sa petite bouge pincée ; très coincé, très coincé, très coincé. Les gens coincés ça existe, plus qu'on ne le croit. C'est pas lié à des instructions sexuelles assermentées, mais plutôt à des pincements inhospitaliers. Putain j'me cramais la cervelle j'y arrivais pas et je m'enfonçais dans le thé de la vieille du deuxième qui m'avait ouvert son chez-moi. J'étais super acidulé du fronton. Je contemplais les pigeons, le rebord pointu du balcon, la semelle rouillée de son con, et
PUTAIN ÇA FAISAIT QUARANTE HUIT HEURES QUE JE FAISAIS DES RIMES EN ON. BORDEL. ÇA VOULAIT PAS ME LÀCHER.
Quink frayait avec un gars aux cheveux ras, dont les yeux fixes cernés de bleu-vert lui donnaient cet air tranquille et satisfait qu'ont les endives lorsqu'elles sortent du four. Il avait le corps dur et sec, mais sa substance interne était blanche, flasque et poreuse. Il avait trente-deux ans et se trouvait bientôt flétri par la moisissure. Toutes les nuits, Quink et son ami se lançaient dans des artisanats furieux qui leur écorchaient la peau et les laissaient vibrants dans des Kleenex humides et saignants. La journée, Quink et Durat visitaient Paris en empruntant des ruelles malades tachetées de fluo, où la pétrification de leurs corps atteignait son paroxysme. Ils vomissaient leurs brefs reliefs de culture dans les yeux fatigués de filles prépubères postées comme des signes vaincus en bordure des rues, et colonisaient ces icônes flétries dans des soubassements électriques. Ce déchaînement absurde dans les lieux miteux de Paris les rassuraient, ils avaient ainsi enfin l'impression qu'un trou sanglant perforait leur boîte crânienne, eux dont le narcissisme déçu était si fatigué de ne souffrir de rien.
never:it:ends