J'ai beau m'insomniaque, j'vois pas l'bout du citron.
Ce sots des mies de flain.
Ici on conjoncture le cardiaque, ses petites venelles rouges
est-ce que c'est besoin de finir
truc y machin blurp J. s'invente de la marmelade biographique pour se reluire l'infondé et sa peur translucide entre ses poignets. truc y etc. etc. toujours qu'on remarque une, deux fois, c'est si simple, d'être bête. D'abord c'est simple, il suffit d'être frustré du ballonnet.
J'on viens au taie.
D'abord c'est céruquant toutes ces histoires de famine.
corbaks reliefs (tri.x under drone)
l'oreille en foreuse
les os craquent
l'ego aigu
en drill dissidence
descente crisse
et croassera :
frrroids autant de tombes
re-cyclées
qu'espoire entre/mieux excarne(r)
qu'nous vides chtones
les
pourvoyons coprophages.rares
prétendant(s) hanter
parés de piètres
noirceurs au seuil
événementiel de l'ici nuclear parano.
remember :writcore, lines lullabies
POUVOIRS I
1. Le cerveau se nourrit de nouveaux trajets neuronaux (idées, images, sons, etc.), il peut suivre cinquante films en même temps sur cinquante fenêtre ou écrans différents. Le front du sujet est un écran Google sur lequel on peut taper des questions.
2. Quand un télépathe rêve, ses rêves se diffusent se dispersent se répandent au hasard.
3. Sa peau lumineuse est mappemondisée.
4. Ses yeux sont des fibres optiques amovibles qui enregistrent sans discontinuer et renvoient les images même en étant séparés du corps.
5. Elle dort à l'intérieur de ses rêves (c'est le seul endroit où elle peut se reposer).
6. Elle ne s'inscrit plus sur les bandes magnétiques ou sur les appareils de surveillance vidéo. Tout ce qu'elle écrit et dessine devient réél. Elle peut ouvrir des brèches, blesser, emmurer, immobiliser, etc., les personnes situées dans la scène.
7. Son estomac est infini, elle peut avaler tout le liquide de l'océan.
8. Ses glandes sécrètent du viagra pour morts-vivants.
9. Elle créait des doubles d'elle-même et projetait ses amis dans des réalités alternatives.
Elle fut assujettie à la machine et devint une esclave docile.
10. Une prêtresse annonce un nouvel âge d'or au prix de dix milliards de vies.
11. Une seule de ses phrases est chargée de centaines d'informations, de concepts, et de sentiments.
12. Une mutante SDF ayant agressé la lune, le Roi d'Ombre modifie son corps et son esprit, la rendant obèse et dépressive, même après qu'elle soit libérée.
13. Il se fabrique un corps recouvert d'adamantium dont les bras peuvent changer de forme.
Il est alors presque tué par Kevin Ford qui décompose toutes les parties encore organiques de son corps, et les disperse à travers l'espace et le temps.
14. Des tatouages vivants, dotés d'une vie propre, décident de quitter leurs hôtes, et de générer eux-mêmes la suite de la fresque, sur les peaux et les parois à travers le monde.
15. Le gouvernement fait tatouer un D sur le visage de tous les déviants.
Ça a commencé le soir où j'ai perdu ma pochette jaune, je m'en souviens très bien. J'avais arrêté de boire et pourtant je n'avais jamais été aussi ivre et imprécise. Mes pensées devenaient sèches, je ne glissais plus comme avant, sur des terrains aqueux, plaisants, détrempés et insaisissables. Je trébuchais. La clarté était trop crue et violente, les êtres trop détaillés, mes pensées trop ébréchées, je n'avais plus l'habitude de penser
précisément, je me blessais à chaque tournant, les rues et les gens étaient comme des mauvaises claques.
Ce soir-là, en partant de ce bar, j'avais donc oublié ma pochette jaune sur le comptoir. On avait appelé depuis la rue et le type nous avait dit qu'il n'y avait plus rien, plus aucune pochette sur le comptoir.
Je n'étais pas débile. Le contenu de cette pochette n'intéressait que moi. Souvent les gens croient que ce qui sort de leurs doigts est suffisamment inouï et prodigieux pour révolutionner autre chose que leur quinze m2. Il faut être réaliste : rien n'intéresse les gens de nos jours, sauf s'ils y décèlent un quelconque combustible pour leurs rêves d'ascension nauséeuse. Bref, c'est ce que je déballais dans le caniveau entre deux bancs vers minuit pour me rassurer. Et puis après j'oubliais. Pendant deux mois. Je me concentrais sur tout ce qui pouvait me faire oublier ce truc au fond de ma gorge, qui me faisait saliver à chaque instant. C'est comme un membre mort qu'on vous aurait coupé, un membre fantôme, qu'on sent toujours. Moi, j'avais un membre mort au fond de la gorge.
C'est deux mois après que la pochette jaune m'est revenue par la poste. Vide, mais maculée de taches de sang, comme inondée d'une pluie fine.
On ne pouvait rien en faire de ces cinquante pages, j'y avais bien réfléchi. Je ne voyais pas bien qui, dans ce bar, se serait intéressé à son contenu. Et qui aurait pu trouver mon adresse. C'était surtout ça le plus alarmant.
Comme pas mal de choses dans ma vie, je classais la pochette jaune au fond d'un tiroir, où je supposais qu'elle finirait par s'évaporer.
Mais les tremblements continuaient, matin après matin. Ils avaient commencé ce jour-là, où j'avais perdu ma pochette jaune et où je m'étais réveillée avec un trou dans la tête.
Quink élaborait des combinaisons répétitives dans sa petite cabane sous les toits de Paris. Tour à tour toile en lin, diapositive, photographie, film, Quink se transfigurait sans suite, ne sachant exactement dans quel domaine de la création poursuivre sa grande entreprise. Quink touchait à tout sans rien pénétrer, il ne jouissait jamais ou alors furtivement, presque honteux. Son activité la plus fébrile était la construction de scénarios, notamment la mise à mort violente de son père au milieu de filles dévêtues. À part tous ces mets sans consistance qui l'occupaient mollement, Quink ne faisait rien de ses journées, il en devenait maladivement vorace et ressassait sans relâche le gâchis de sa grandeur hollywoodienne, enfermée dans un taudis, ignorée de tous, incomprise par l'homme. Quink se demandait s'il finirait vautré dans de la nourriture pour chat, terrassé par une crise cardiaque.