présent extérieur
des oeufs épilés
la réussite est parfois ce qu'il peut arriver de pire à quelqu'un ;)
aimer le goût de la bière tiède, au début détester le goût de la bière chaude, mais avec le temps, son goût devient synonyme de tant d'ivresse qu'on finit par le trouver délicieux et complexe
en pisser, en boire, en repisser, avoir le ventre gonflé comme si l'ivresse était un enfantement,
la mousse éclaboussée à chaque nouvelle ouverture de canette ou de bouteille
j'ai dû dépenser 100 000 € de bière dans ma vie !
dormir avec la radio allumée
étrange comme le cerveau éteint et allume la radio alors qu'elle reste allumée
bascule
je dors je ne l'entends plus, je me réveille je l'entends, bascule très rapide éveil-sommeil
quand dans le lit on allonge le bras pour trouver l'autre, et que l'on ne trouve rien, et que la place est vide
la liste invisible / le catalogue invisible
On connaît un éditeur par les livres qui figurent à son catalogue, mais on le connaîtrait mieux encore si l'on avait le catalogue de ses livres qui ne se sont pas faits, de ses projets de livres qui n'ont pas abouti.
Le livre de Pierre Lucerné est de ceux-ci pour Caméras Animales. 6 mois de travail, de rendez-vous de travail avec l'auteur, rassemblement et agencement de textes et d'images, combat pour trouver les financements et les aides nécessaires, mises en relation, et quand tout est prêt et qu'il n'y a plus qu'à faire la maquette, crise de l'auteur qui annule tout.
Iceberg, soubassement obscur, infini regret, Pierre Lucerné a créé un "livre invisible" chez Caméras Animales, en "cache".
je suis devenu silencieux
il faut que je me retrouve
cliquez jusqu'à ce que mort s'ensuive
un DJ, le casque vissé sur l'oreille, qui parle à la foule en langage des signes
je voudrais que l'on étouffe tous les sons qui me parviennent
je voudrais que l'on étrangle tous les sons qui me parviennent
s'endormir une cigarette allumée à la main
s'endormir en fumant
et se réveiller en flammes
en feu
carbonisé
fumé
s'endormir en fumant
et se réveiller carbonisé
tellement fatigué que je m'endors en fumée / en fumant
mon pénétromètre
un mec qui joue bien c'est quelqu'un qui arrive à se mettre dans ta tête et à prévoir tes coups
quand j'entends le mot sodomie, je sors mon revolver
quand fun et foune font bon ménage...
nous allons devenir de la puissance crue
des drogues pour les robots !
à chaque réveil je dois sortir d'un labyrinthe pour sortir de moi-même
quand je dors je me transforme en prison et pour me réveiller je dois sortir d'un labyrinthe
(constitué de mes pensées)
chaque réveil, chaque sortie du sommeil, m'est extrêmement difficile et complexe, c'est comme si je devais me sortir d'un labyrinthe composé par mes rêves, mes pensées, pour me reconnecter à l'extérieur, à l'éveil, à la réalité extérieure, au réél
J'ai remarqué qu'on rencontre parfois des gens très bien dans le noir.
mon ptit bout de femme préféré sur cette terre
humains pris dans la toile d'Internet
saoul avec les yeux
sourd avec les yeux
aveugle de l'oreille
les yeux sourds et les oreilles aveugles
les ouïes bigleuses
ce ne sont pas des écrivains, ce ne sont pas des poètes, ce sont des "fictionnaires", des fonctionnaires de la fiction
J'écoute Blue in Green de Miles David, je mange un peu, je me paye des habitus insolites et des atmosphères raidies, je quémande des troubles à des nymphomanes qui me giflent et pissent avec effroi contre des jantes, de façon habile je place des témoignages élaborés au milieu de conversations simultanées, je pratique des sodomies médusées en rebord de canapés au milieu de silences éloquents qui courent et suintent depuis des écrans foudroyés jusqu'à des réfrigérateurs argentés, je vise l'efficacité d'un aberrant toujours renouvelé, je mens, j'effraye, je tente, je ressemble, j'exhibe, je prends racine dans ton sandwich, je me coule dans tes illusions, j'y simule des gymnastiques d'exploité social, j'y liquide mon piétinement, je sors, j'espère, je décline, j'ordonne des rangées de points sur tes murs, je veux devenir un circuit privilégié, j'épie par la fenêtre, je suis dans cette chambre d'hôtel où je trace des sillons sur fond de plateaux de télévision obéissant à certaines normes de diffusion, temps de manque et manque de temps, je me lave, je me rase, je porte des nuisettes de viande morte, glissant mes pieds dans des magazines de société, j'adopte des stratégies de merde pour t'inoculer quelque rejet métaphysique, je suis inassimilable, j'attends ton appel.
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J'exerce un contrôle politique sur mes ordures, je satellise mes excréments, je sniffe des substances odoriférantes, je flaire ta bouche ouverte en tremblant, je griffonne des fins d'histoires, je construis des déclins élabore des arguments frustrants, je fourmille de blessés qui meurent en masse, je dis des choses pédagogiques au sujet de la lune et de son potentiel à geler, je fais crédit à des vaincus, je flaire ta bouche ouverte en tremblant, je garde mes distances, je montre du doigt ta prison, un banal sport mécanique, je me pose plein de questions, je fais des victimes par centaines, j'écris des chansons, je prodigue des émotions à des surfaces polies, je n'ai plus franchement de raison, j'attends ton appel.
Troum is the old german word for "dream".
elle parle sur la pointe des pieds
elle pense sur la pointe de la langue
Une nuit inouïe
Ravissante et lumineuse
Radieuse et inachevée
Scotché sur le sol de ma cuisine
OPPRESSÉ PAR UNE PENSÉE
FRAPPÉ PAR UNE ROMANCE
ALIÉNÉ SUR MES GENOUX
CAUSANT GAIEMENT AVEC LE MUR
CLOUÉ PAR LE BONHEUR
D'UN OISEAU SUR MA FENÊTRE
AU REGARD AIGRE
SANS CESSE AGITÉ DE PRODUITS CHIMIQUES
UN MOT ÉCHAPPÉ
QUE JE FAIS SAUTER SUR MES ÉPAULES.
Cœur.
(Il faut que je me tue).
Il faut adopter les teintes sèches du confort.
Il faut être un battement de cœur moelleux et superficiel.
Il faut être une grasse existence, ponctuée de verrues de béatitude.
Il faut être attendri par des peintures.
Il faut être organisé et vorace.
Il faut supprimer les femmes et les enfants.
Il faut être un ton.
Il faut être un grand triangle avec une façade qui se nettoie soigneusement.
Il faut faire croire qu'on est verni.
Il faut être une grave et lourde coquille.
Il faut être un jour de briques.
Il faut être moderne, symétriquement rangé.
Il faut être un grand homme en morceaux.
Il faut être mort pour une cause.
Il faut pendre dehors.
Il faut être une stupéfaction froide.
Il faut être un grillon.
Il faut être bossu et boiteux.
Il faut être indécis et lourd.
Il faut être une démarche contraire.
Il faut être de plus en plus distinct.
Il faut coller sur les os.
Il faut se bomber sous le poids du désordre.
Il faut être bleu clair.
Il faut veiller au bonheur de la délicatesse juvénile.
Il faut peindre des erreurs vulgaires.
Il faut éprouver du plaisir à heurter des murs.
Il faut pleurer de joie.
Il faut épouser le monde.
Il faut se passionner pour un petit fermier.
Il faut cultiver un petit jardin.
Il faut laisser les gens déserts.
Il faut dire des phrases sans esprit.
Il faut perdre la poésie et pratiquer une poésie sans lutte.
Il faut aimer l'embarras.
Il faut exagérer sa laideur.
Et exterminer toute bonté dans son cœur.
Il faut devenir horriblement poli.
Il faut être un mari de femme laide.
Il faut entasser les paradoxes.
Il faut coûter trop cher.
Il faut être une bonne bête.
Il faut être une petite fille droite et sans bornes.
Il faut avoir soif de sciences futiles.
Il faut avoir le cœur sot et laid.
Il faut être deux personnes.
Il faut être 3h00 du matin.
Il faut devenir l'ennemi de l'autre.
Il faut dire à l'autre qu'il est une possession territoriale.
Il faut habiter le premier étage d'une petite maison.
Il faut respecter l'amour et la joie.
Il faut donner trois grands dîners par mois.
Il faut pencher dès l'enfance.
Il faut garder le silence.
Il faut s'en tirer.
Il faut se taire.
Il faut être tremblant, presque heureux.
Il faut être déchiré ou troué.
Il faut décomposer l'oxygène.
Il faut préférer les horribles alternatives.
Il faut avoir des remords.
Il faut savoir rouler.
Il faut vivre en piles pendant six mois.
Il faut lever les yeux au ciel.
Il faut se séparer de sa vraie vie.
Il faut opter pour un avenir redoutable. Dans un profond silence.
Il faut être violet.
Il faut être immense.
Il faut s'élargir.
Il faut arracher à grands bruits des gueules.
Il faut du linge.
Il faut des tampons.
Il faut des trousseaux de clés.
Il faut des physionomies.
Il faut des anges.
Il faut de la bouche.
Il faut des insectes.
Il faut du jardin.
Il faut du trou.
Il faut de l'étranger et de la fleur fanée.
Il faut du notaire, du jeune vicieux et du misanthrope chagrin.
Il faut du gros mangeur, de la fille déshonorée et des gens d'affaires.
Il faut du cousin, de la figure affable et des yeux au plafond.
Il faut de la parfaite indifférence.